La position de l’Eglise sur l’utilisation du préservatif est bien connue. Elle est même présentée comme opposé aux évolutions modernes, aux technologies modernes. Cet argumentaire de l’Eglise, pour certains, serait totalement en démarcation avec les tendances actuelles. Mais lorsque l’on creuse la question, il en va-t-il toujours ainsi ? Le sujet était au cœur des échanges dans Spécial Jeune, au mois de septembre 2022. L’émission d’un format de 45 mn realisée par Les Maux de ma foi en partenariat avec Radio Immaculée Conception (RIC) a eu pour invités Marcel Kpatou et Stella Segbenou. Le premier est Sociologue de formation et la deuxième, Accessoiriste et Entrepreneur en interaction avec les jeunes auditeurs.
L’état des lieux
Marcel KPATOU, d’entrée de jeu, a rappelé que le préservatif est une enveloppe protectrice, souple qui recouvre la verge. Il est utilisé par des hommes et sous d’autres formes, par des femmes pour lutter contre les Infections Sexuellement Transmissibles (IST), les Maladies Sexuellement Transmissibles (MST). Aujourd’hui, d’après Marcel toujours, cet outil davantage exploité pour empêcher la procréation avait été créé dans le contexte de limiter la propagation du VIH/ SIDA, de certaines maladies. Pourtant, le préservatif, nuance-t-il, offre en réalité une illusion de protection.
Il existe une propagande ambiante, une publicité déguisée faite pour le préservatif. Derrière la cause « éducation sexuelle pour les jeunes », la communication abondante autour du préservatif relève plus d’une promotion pour l’utilisation du produit, pour les firmes qu’une éducation effective des individus à une vie sexuelle plus épanouie et responsable, note Stella Segbenou.
« Des médecins et des médias encouragent les plus jeunes à la consommation de ces produits » remarque Marcel. Ainsi, « le préservatif est présenté comme un outil fiable à 100 %. ».
Et pourtant, selon des témoignages, la chose n’est pas si évidente que l’on veut le faire croire. Pour Marcel « il y a eu des cas de grossesse qui sont, par exemple, survenus malgré la précaution conseillée du port du préservatif ». A cela s’ajoutent quelques conséquences psychologiques liées à la difficulté d’éduquer la volonté et son corps. Il y a aussi que l’amour requiert un travail profond d’éducation sexuelle et ne peut être réduit seulement à des stimulis et autres impulsions sexuelles. Car tout cela demande d’être intégré au processus conduisant à une sexualité épanouie et responsabilité.
Les invités de Spécial jeune ont évoqué aussi la question d’un possible « test d’amour » avant le mariage. Stella s’est particulièrement intéressée au phénomène de la multiplication des partenaires sexuels comme le lieu d’une préparation de « mariage réussi ». Cet argument en vogue est pourtant balayé de revers des mains, car loin de préparer les futurs époux à une expérience de vie de communion authentique, ce phénomène, observe Stella, nie l’unité des cœurs et ouvre le chemin à une future infidélité dans le couple. Pour elle, ces expériences ne garantissent pas une bonne expérience de vie de couple.
La voie de l’Église
« Au langage qui exprime naturellement la donation réciproque et totale des époux, la contraception oppose un langage objectivement contradictoire selon lequel il ne s’agit plus de se donner totalement l’un à l’autre. Il en découle non seulement le refus positif de l’ouverture à la vie, mais aussi une falsification de la vérité interne de l’amour conjugal, appelé à être un don de la personne tout entière. » lit-on dans le Catéchisme de l’Église Catholique. CEC 2370
Stella cite, à l’appui, la première lettre de saint Paul Apôtre aux chrétiens de Corinthe où saint Paul rappelle la valeur de notre corps.1 Corinthiens 6, 18.
« La sexualité fait ainsi partie du développement humain. C’est un don de Dieu. Et le jeune doit prendre cela en compte pour aimer pleinement » observe Marcel, reprenant le Catéchisme de l’Église Catholique. Ainsi, l’école de mariage, instituée dans certaines paroisses en Afrique comme ailleurs, permet d’accompagner les jeunes en cheminement. Elle reste un cadre d’information et de formation sans tabous et dans le respect pour tout jeune qui aspire à vivre réellement une vraie communion sponsale.
« Le préservatif n’est pas une assurance contre tout risque » d’après Stella. Selon elle, l’Eglise offre des méthodes naturelles de régulation et d’espacement de naissance pour les couples. Se faire donc accompagner à l’Eglise est véritablement dans l’intérêt du jeune. Celle-ci n’impose rien. Elle éclaire les consciences et propose des choix en vue du bonheur désiré.
Abraham KOUMASSA
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Ce sujet fait souvent couler beaucoup d’encre parmi les spécialistes de la question.