« Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. »
Ce n’est point un hasard si le Ressuscité apparaît aux siens ce huitième jour de la semaine.
Il multiplie les preuves qu’il est Vivant.
Il inaugure aussi une ère nouvelle.
Dimanche, huitième jour de la semaine, devient le jour où Dieu donne rendez-vous aux siens à l’ Eucharistie.
» Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. »
Cet événement se produit à chaque Eucharistie.
Réunis au premier jour de la semaine, Dieu vient.
Il est là au milieu de nous.
Il est Réellement Présent avec son Corps, son Âme et toute Sa Divinité.
La salutation du Seigneur est pratiquement reprise à l’introduction de la Sainte Messe par le célébrant.
» La paix soit avec vous ! »
Les disciples, depuis les derniers événements, étaient privés de cette paix.
Il y a une forte anxiété devant l’éventualité d’une représaille de la part de ceux qui ont tué le Maître.
Le climat d’hostilité est quelquefois présent dans nos vies.
Pour des enjeux de toutes sortes, surtout terreux, des attaques peuvent se multiplier.
Ceux qui s’y adonnent par divers sentiments de mort sont les premiers à manquer de cette paix du Seigneur.
Ils sont tristes parce que le frère est heureux.
Ils mettent leur confiance en des idoles comme le culte de soi.
Et pourtant, seul le Seigneur peut nous donner de la valeur et pas la peur du succes du frère.
Celui qui fait une telle expérience de peur est le premier privé de la paix que Dieu nous donne.
» La paix soit avec vous ! »
Partons de cette peur et nous deviendrons porteurs de désespérance pour nos frères.
La lâcheté est aussi au rendez-vous là.
» La paix soit avec vous ! »
Les disciples sont enfermés.
Ils avaient peur de leurs potentiels bourreaux.
Il n’y a pas la joie de la Résurrection.
L’expérience d’une telle joie peut attirer l’attention du méchant.
Mais le Seigneur brise cette clôture de peur.
» La paix soit avec vous ! »
» Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. »
Il y a cette expérience de joie qui s’accompagne de la Charité de Dieu.
» La multitude de ceux qui étaient devenus croyants
avait un seul cœur et une seule âme ; et personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre,
mais ils avaient tout en commun. »
Le témoignage de l’unité de la foi en Eglise dans la diversité.
L’Esprit souffle et suscite la foi des fidèles, témoins de la rencontre.
Ils s’aiment en vérité parce qu’ils ont vu de quel amour le Christ les aime.
C’est donc une expérience de rencontre qui détermine ce témoignage de foi.
Rencontre du Ressuscité, oui !
En l’absence d’une telle rencontre, il n’y a vraiment pas une vérité de vie chrétienne.
Peut-être autres choses.
Le paganisme ne disparaît pas.
Il n’y a pas vie de foi, c’est-à-dire vie de rencontre dont le signe premier est la charité.
L’auteur de la Lettre aux Hébreux, dans la deuxième lecture de ce deuxuème dimanche de Pâques, dit fort :
» Voici comment nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu :
lorsque nous aimons Dieu
et que nous accomplissons ses commandements.
Car tel est l’amour de Dieu :
garder ses commandements ; et ses commandements ne sont pas un fardeau,
puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Or la victoire remportée sur le monde,
c’est notre foi. »
Le monde ici est synonyme du paganisme : il comporte l’esprit de tristesse devant le succès du frère, l’esprit de haine, l’esprit de caricature, l’esprit d’orgueil, l’esprit de division…
Or la foi a vaincu un tel monde parce que la foi est une expérience de rencontre de l’Amour de Dieu.
» La paix soit avec vous » dit le Seigneur.
Nous n’avons pas fini de recevoir cette paix qu’il nous donne à chaque Eucharistie pour nous concertur à Son Amour.
Nous avons besoin que le Ressuscité guérisse notre cœur et l’emplisse de joie pour nous-mêmes et pour le fière.
La paix que Dieu est la condition de cette expérience de joie.
Seigneur, donne-nous la victoire sur ce qui nous rend triste et nous éloigne du bonheur de la Résurrection.
Père Serge Martin Ainadou