Cette série “les fruits du pelé 2024” rassemble un ensemble d’enseignements reçus des prêtres, des religieuses, des évêques présents aux côtés des jeunes catholiques du Bénin, lors de la 3e édition de leur pèlerinage national 2024, du 16 au 18 février, à Notre Dame d’Arigbo (Dassa-Zoumè, Bénin). Les Maux de Ma Foi vous proposent des synthèses.
L’entrepreneuriat, loin d’être simplement une quête de succès matériel, revêt également une dimension spirituelle profonde. C’est dans cette optique que Sœur Judith Myriam de l’Agneau Pascal, de la Communauté Mère du Divin Amour (CMMDA), le samedi 17 février 2024, au cœur du rassemblement des plus de 5000 jeunes catholiques béninois, a tenu une conférence sur le sujet. En conjuguant les principes bibliques avec les défis pratiques de l’entrepreneuriat, elle a offert aux jeunes participants une perspective unique et enrichissante sur la manière d’aborder le monde des affaires avec foi et détermination.
Des éclairages spirituels sur l’entrepreneuriat.
Lors d’une petite clarification conceptuelle, Sœur Judith a exposé ses réflexions sur l’entrepreneuriat et ses prérequis, le concevant comme une activité visant à résoudre des problèmes humains tout en permettant ultimement d’honorer Dieu. Selon elle, l’entrepreneur est celui qui sait répondre aux besoins de son environnement. Elle souligne également que Dieu accorde ses faveurs à ceux qui servent autrui, citant “Apporter de la valeur ajoutée à vos environnement professionnel et social ” et encourageant son audience à soutenir la communauté. Ensuite, elle définit la jeunesse comme une période allant de l’adolescence à l’âge adulte, une période de transition.
Concernant les moyens de financement tels que le crédit, Sœur Judith recommande de faire appel à la tontine entre jeunes, qui est une forme solidarité juvénile pour l’autofinancement. À ses yeux, il est préférable d’éviter les prêts et les crédits pour les jeunes structures en quête de stabilité.
Toujours dans la foi, passez à l’action
L’entrepreneuriat en Dieu repose sur des réalités spirituelles. Ces principes de l’entrepreneuriat incluent la prière pour le don que Dieu vous a donné dans votre activité, nous apprend la conférencière. Selon elle, étant créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, nous sommes conçus pour créer, car Dieu veut réaliser des rêves à travers nous. Nous sommes les étoiles du ciel, les grains de sable que Dieu a montrés au patriarche Abraham “je te comblerai de bénédictions, je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable au bord de la mer, et ta descendance occupera les places fortes de ses ennemis.” ( Genèse 22,17) . Mais pour cela, il nous faut vivre une expérience spirituelle de Dieu. La vie chrétienne se déploie de manière surnaturelle, dépassant les limites physiques et sensorielles. La rencontre personnelle avec Jésus et Marie indique le chemin vers notre identité spirituelle et notre fondement. Ainsi, « pour entreprendre, consacre ta vie à Dieu.» Basée sur ses expériences personnelles dans sa vie religieuse, la sœur Judith a enseigné aux jeunes ce qu’est une vie ancrée dans la foi.
Ensuite, il faut passer à l’action, comme le souligne Proverbe 13,4 “Le paresseux soupire, et rien ne vient ; les gens actifs ne restent pas sur leur faim” . Ceci implique d’avoir foi en Dieu pour entreprendre, et bénéficier de Ses grâces comme vu dans Genèse 39,23 “ Le chef de la prison ne s’occupait en rien de ce qui était confié à Joseph car le Seigneur était avec lui, et ce qu’il entreprenait, le Seigneur le faisait réussir. “. Il faut avoir la foi de Marie. Enfin, elle insiste sur la nécessité de faire des choix judicieux et d’apprendre des échecs inévitables dans le parcours. D’apprendre de ses échecs, de se remettre en question pour se réajuster. Bien gérer les critiques sont des étapes cruciales.
« Ces principes bibliques fondamentaux ne sont pas exhaustifs, mais ils constituent déjà les socles essentiels », rappelle Sœur Judith lors de ses enseignements, entrecoupés de moments de prière et de louange. C’était également l’occasion pour la jeunesse présente de découvrir leurs frères et sœurs venant de tous les coins d’Afrique en formation à l’école Jeunesse Bonheur. Cette référence internationale offre une préparation spirituelle, psychologique et technique aux jeunes en deux ans, afin de les rendre aptes à embrasser la vie et les initiatives de la jeunesse, telles que l’entrepreneuriat.
Abraham KOUMASSA