Dans l’Évangile ( Luc 11, 47-54) les échanges entre le Seigneur et les pharisiens montent en intensité.
A la finale de l’Évangile, saint Luc donne une précision indiquant le degré de ce climat :
» Quand Jésus fut sorti de la maison, les scribes et les pharisiens commencèrent à s’acharner contre lui et à le harceler de questions ; ils lui tendaient des pièges pour traquer la moindre de ses paroles. »
La Parole de Dieu n’est pas un roman.
Ce n’est pas de la littérature.
C’est une Personne.
C’est cette Personne qui s’adresse à nous à la sainte messe à travers la Parole de Dieu.
Elle nous parle aujourd’hui comme il parlait à ces pharisiens.
En écoutant Dieu nous parler, on peut être tenté de se mettre sur la défensive comme les pharisiens.
Car il nous interpelle au plus profond de notre coeur.
Car il nous connaît plus intimement que nous-mêmes.
Les paroles que Dieu adresse aux pharisiens, dans l’Évangile, sont dures à l’oreille.
On voit les réactions qui s’en suivent :
» Quand Jésus fut sorti de la maison, les scribes et les pharisiens commencèrent à s’acharner contre lui et à le harceler de questions ; ils lui tendaient des pièges pour traquer la moindre de ses paroles. »
Car le coeur résiste à l’appel et fait de Dieu un ennemi.
Ce sentiment de résistance peut, peut-être, nous habiter de l’intérieur.
Nous aurions préféré entendre quelque chose de moins fort.
Et pourtant, Dieu nous aime comme il aime ses interlocuteurs.
Dans la première lecture, saint Paul, qui a fait son expérience sur la route de Damas, rappelle cette grande bonté divine.
» En lui, par son sang,
nous avons la rédemption,
le pardon de nos fautes. » dit l’Apôtre.
Au quotidien, il transforme notre coeur pour le rendre semblable au Sien à chaque Eucharistie.
C’est donc un mouvement de conversion, de transformation qu’il engage avec nous comme il le fait avec les pharisiens.
Lorsque le Seigneur nous rejoint par sa Parole sur un détail de notre expérience avec lui, c’est qu’il nous veut là au rendez-vous de la charité.
Nous n’avons pas à fermer notre coeur à sa Parole.
Non seulement les pharisiens fermaient leur coeur à la Parole de Dieu, mais c’est qu’ils empêchaient d’autres d’y accéder.
» Parce que vous avez enlevé la clé de la connaissance ;
vous-mêmes n’êtes pas entrés, et ceux qui voulaient entrer, vous les en avez empêchés. »
Or cette clef de la connaissance, c’est le Christ.
C’est lui que l’Église confesse et proclame.
C’est lui que nous désirons connaître et écouter.
Parce que des âmes aiment Dieu, elles se mettent aussi à son Ecole par la formation pour mieux le connaître et l’aimer.
Ce faisant, on ne lui ferme pas son cœur.
Seigneur, ouvre notre coeur à ta Parole.
Père Serge Martin Ainadou