« De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? »
Il y a une sorte de dérision dans cette interrogation.
Nathanaël, dans l’Evangile, semble répéter des opinions déjà présentes sur cette petite bougarde perdue au fond d’une lointaine province.
On en parle presque jamais.
Nathanaël n’invente donc pas cette réponse.
« De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? »
Et pourtant, c’est là, dans ce village, que Dieu choisit de prendre chair.
Philippe dit à Nathanaël parlant de celui que les Ecritures avaient annoncé :
» Viens et vois ! «
En d’autres termes, viens voir pour faire ta propre opinion.
Il y a la possibilité pour nous de porter un regard prophétique sur les petites Nazareth qui nous entourent.
Ce sont ces petites gens en qui Dieu règne, et que nous avons tôt fait de tourner en dérision.
« De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? »
C’est une attitude d’orgueil que Dieu vient confondre.
Dans notre démarche d’estime du frère, nous posons un pas de plus.
Nous tendons vers l’amour de Dieu.
Seule l’expérience de l’amour de Dieu nous aide à voir dans le fragile non pas un échec.
Mais l’expression de notre petitesse qui grandit à l’ombre du Très-Haut.
Nazareth est devenu grand aujourd’hui.
Dieu a choisi ce qui apparaît » insignifiant » et l’a élevé au rang de » grandeur ».
C’est ainsi qu’il se penche sur ses humbles serviteurs.
C’est ainsi qu’il vient prendre place dans le coeur des hommes qui sont disposés à le servir et à l’aimer.
« De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? »
Dieu nous fait aussi confiance et compte sur nous.
Dieu nous estime à notre juste valeur et nous aime.
Nous en avons la plus grande preuve dans le Mystère de l’Eucharistie.
C’est là qu’il nous dit qu’il nous aime et que nous sommes capables, avec sa grâce, de l’aimer en retour.
Seigneur, fais-nous la grâce du don de ton amour.
Père Serge Martin Ainadou