« Seigneur, descends, avant que mon enfant ne meure ! »
Celui qui parle ainsi aurait pu prétendre de son titre et de son rang.
Mais non !
« Ayant appris que Jésus arrivait de Judée en Galilée, il alla le trouver; »
C’est une démarche d’humilité, de sortie de soi.
Cette remarque est fondamentale, à partir du contexte.
La seconde démarche qui a plu au Seigneur chez le fonctionnaire royal de l’Évangile, c’est celle de la charité.
Humilité et charité fondent notre prière en présence en Dieu.
Lorsque, sur la convocation du Seigneur, nous nous réunissons autour de lui à la messe, c’est dans et par humilité et charité, deux vertus essentielles pour la communion spirituelle.
Même confinés chez nous, en temps d’épidémie et dans l’empêchement invincible de communier au Corps du Christ, ce n’est jamais en rupture de ces deux vertus qui nous relient à Jésus : humilité et charité.
Car au nom de l’humilité, nous obéissons à Dieu qui nous préserve et nous garde.
Et au nom de la charité, nous communions spirituellement avec le Corps Mystique du Christ dont nous recherchons le bien en faisant barrière à une épidémie.
Dès alors que ces deux vertus disparaissent, nous nous déconnectons de Dieu.
Car la communion spirituelle n’est plus établie ni avec le Seigneur ni avec nos frères les baptisés.
Finalement, c’est le Malin qui occupe cet espace de rupture avec des prétextes fallacieux.
Le fonctionnaire royal échappe à ce piège.
Il est humble, car son cœur s’élance vers Dieu.
Il est charitable, car il pense à l’autre, même si c’est son fils malade.
« Pendant qu’il descendait, rapporte saint Jean, ses serviteurs arrivèrent à sa rencontre et lui dirent que son enfant était vivant. »
Pourquoi ne pas garder cette confiance en Dieu ?
La pratique de l’humilité et de la charité nous rend confiant.
Cette attitude du fonctionnaire royal, on peut la comparer à celle du centurion romain compatissant pour son serviteur.
Et moi, pour qui je compatis ?
Et vers qui mon cœur tourne en temps d’épreuves et de soif ?
Dans mes prétentions, est-ce que mon cœur sait s’humilier devant Dieu et sait faire l’expérience de la soif du Corps du Christ ?
Pendant ce temps de désert, quelle expérience je fais de cette soif ? Est-ce que je crois, même sans signes extérieurs parfois ?
« Si vous ne voyez pas de signes et de prodiges, vous ne croirez donc pas ! »
Que le Seigneur creuse en nous encore et encore la soif de sa Rencontre comme ce fonctionnaire royal de l’Évangile.
Père Serge Martin Ainadou