« Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? »
Pierre se préoccupe du sort de Jean.
Le Seigneur venait de lui signifier par quel genre de mort, il rendrait gloire à Dieu.
Mais Pierre voudrait aussi en savoir plus.
« Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? »
C’est une forme de curiosité qui, quelquefois, pourrait friser l’indiscrétion.
Or, le Seigneur ne nous expose pas.
Il parle certes à un peuple divinement constitué.
Mais, en s’adressant à ce peuple, il s’adresse aussi à chacun, de façon unique et personnelle.
Ce que le Seigneur nous dit nous concerne tous, mais à chacun, il s’adresse de façon personnelle et intime.
« Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? »
Le Seigneur ne le révélera pas.
Il se préoccupe plutôt que là où il est, nous le soyons aussi.
« Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi. »
» Toi, suis-moi » nous dit le Seigneur.
Aie ton regard fixé sur lui.
Cette attitude de foi qui consiste à répondre « oui » au jour le jour à cet appel du Seigneur ne nous empêche pas cependant d’être attentif aux besoins des uns et des autres.
L’expérience de notre vie chrétienne consiste donc à vivre comme un peuple en marche.
« Suis-moi. »
La réponse à ce même appel nous presse à ne pas nous retourner pour regarder en arrière.
Trop souvent, nous sommes amenés à nous retourner pour regarder en arrière.
Devant les incertitudes de la vie, nous nous retournons pour regarder en arrière.
Dans l’Évangile, saint Jean rapporte que :
‘ S’étant retourné, Pierre aperçoit, marchant à leur suite, le disciple que Jésus aimait. »
On parlera, peut-être, de distraction.
Le regard Pierre s’est laissé accroché par autre chose.
C’est le sort de Pierre qu’il veut bien comprendre.
Cela traduit un intérêt.
Mais le Seigneur ne veut pas que des choses dérisoires nous distraient.
» Toi, suis-moi ».
Quelles sont ces choses dérisoires ?
Il y a ces consultations qui suscitent en nous peur et angoisse.
Cela nous arrache notre paix intérieure et ébranle notre confiance en Dieu.
C’est le cas lorsque nous consultons, par exemple, l’horoscope, ou nous recourons à l’astrologie pour connaitre notre sort.
Nos émotions sont exposées et nous ne sommes plus libres.
On a peur constamment de ce qui arrivera et on ne sait comment.
Car on a lu ou bien on nous a dit que un danger nous guetterait.
On ne dort plus. On est stressé. On est anxieux face à tout.
On devient méfiant, car on nous aurait annoncé un cataclysme, une situation effrayante…
Le Seigneur ne veut pas que le Malin perturbe notre paix et notre joie que sont les fruits de l’Esprit-Saint.
« Toi, suis-moi. »
Qu’est-ce qui m’angoisse et m’empêche de faire confiance en Dieu ?
Est-ce que je sais remettre toute ma vie dans ses mains ?
Seigneur, donne-nous la grâce de la confiance.
Père Serge Martin Ainadou