» Tenez-vous donc prêts. »
» Mon maître tarde ! » se met à dire ce serviteur dont nous parle le Seigneur dans Matthieu 24, 42-51.
L’échéance de la visite est repoussée par le serviteur, lui-même.
Alors, dit le Seigneur dans l’Évangile :
» SIl mange et boit avec les ivrognes, alors quand le maître viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il l’écartera… »
C’est l’absence de la religion.
Ce manque de perspective du serviteur insouciant rappelle que, pour lui, il ne vit que pour lui-même.
Il n’y a pas possibilité d’envisager que nous vivons pour quelqu’un.
Or la religion, c’est l’expérience que nous vivons, non pas pour nous-mêmes, mais pour Dieu.
C’est aussi l’expérience que nous ne vivons pas seul, mais toujours avec et en relation avec les autres.
La perspective que le Maître vient change alors toute notre façon d’être.
» Tenez-vous donc prêts » nous dit Jésus.
Comment se tenir prêts ?
C’est la route que nous trace le Seigneur.
A chaque fois que nous allons à l’église, nous préparons cette rencontre.
Non seulement nous écoutons la Parole de Dieu, mais aussi nous mangeons le Corps du Christ et nous buvons Son Sang.
Le Maître nous nourrit pour nous aider à nous tenir prêts.
De l’expérience de son amour pour nous découle notre vie de bienveillance et de charité.
» Si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. »
Cette expérience de veille est nourrie de l’intérieur par l’amour de Dieu et non pas par un sentiment de peur.
L’image évoque le caractère inopiné de la visite du Seigneur.
Il n’annonce pas qu’il vient tel jour à telle heure.
Il vient à l’improviste.
» Tenez-vous donc prêts » nous dit le Seigneur.
C’est aujourd’hui !
C’est le moment !
Seigneur, donne-nous la grâce de l’espérance.
Père Serge Martin Ainadou