« Et si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi. »
C’est toujours le principe de la charité que Dieu met ici en valeur.
Lorsque la charité aura été mise au centre, on verra autrement ce qui semble sonner comme des sentences.
Le problème de l’oeil vient du fait qu’il peut ne pas regarder une personne avec amour.
L’amour implique bien des exigences.
Si nous l’entendons ainsi, alors l’amour devient un défi pour nous.
On peut dire que on aime une personne sans lui vouloir forcément du bien.
Cela arrive lorsque c’est notre seul profit qui compte.
Ce profit n’est pas d’abord marchand.
Ce n’est pas le gain. Car ceci est d’un autre domaine, nécessaire pour les échanges.
Le profit dont il est question ici, c’est le contraire de l’amour, c’est-à-dire, le fait de mépriser l’autre.
C’est un mépris qui n’a pas forcément un sens d’orgueil même s’il y a cela.
Ce mépris c’est de traiter le frère ou la soeur comme s’il comptait moins à côté de nos seuls intérêts.
On est donc prêt à écraser l’autre pour parvenir à ses fins.
C’est cette convoitise qui peut faire mentir lorsque on dit que » on aime l’autre « .
Or on ne s’accroche à lui que parce que on a un intérêt en jeu.
» Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne. »
C’est le regard de la charité qui patiente et est à l’écoute.
C’est le regard qui ne fusille pas et estime l’autre comme soi, si soi-même on sait s’aimer.
C’est le regard qui sait que Dieu est là dans le frère et la sœur.
Père Serge Martin Ainadou