Sujet central de la 51ème rencontre des jeunes auditeurs du Cercle de Réflexion et d’Évangélisation « Les Maux de ma Foi : les Jeunes s’interrogent ! », ce samedi 21 janvier 2023 au centre Paul VI de Cotonou (Bénin), les défis du relativisme religieux ont suscité des échanges entre les jeunes autour du père Augustin SIDI, prête formateur au petit séminaire saint Joseph d’Adja-Tokpa et aumônier diocésain adjoint des vocations.
Qu’est-ce-que le relativisme religieux ?
« Idéologie pour laquelle il n’y a pas de vérité absolue, le relativisme religieux est une démocratisation de la vérité. Pour lui, il n’y a de vérité que celle qui est conforme à l’époque, à la société et aux personnes. » D’après le père Augustin. Ainsi, en déduit-il « Aucune religion n’a le monopole de la connaissance de Dieu d’après le relativisme religieux. Les religions ne peuvent qu’avoir une certaine connaissance de Dieu. Ceci engendre un pluralisme religieux qui promeut une conception selon laquelle Dieu aurait voulu toutes les religions afin qu’elles portent les Hommes à Lui. »
Il aurait pour première cause « la sublimation du sujet lui-même qui entraîne un pas du subjectivisme sur l’objectif. Ainsi, nous ne voyons plus ce qui est objectif, mais nous lions tout à la compréhension de l’individu. » Une deuxième cause serait la relégation de Dieu au second plan : « Dieu qui devrait être le Père et le Repère de toute chose devient celui qu’il faut abattre ». Aussi, le pluralisme religieux né des schismes aurait été propulsé par diverses causes : la divergence des points de vue, les dissensions liées à des éléments culturels et politiques.
Les fruits du relativisme religieux
Le relativisme, malgré le cadre apparemment pacifique qu’il installe, crée une forme de fermeture des uns et des autres, donc d’intolérance. En niant l’absolu et en rendant la vérité dépendant des individus, il favorise la cruauté. À l’exemple de la Shoah qui au nom d’une vérité prônée a entraîné l’extermination d’un peuple. Découlant en quelque sorte d’une crise de foi, le relativisme religieux engendre le relativisme moral donc des abus de ceux qui gouvernent, les déviances morales comme le mariage homosexuel, les problèmes bioéthiques.
« On assiste, grâce au relativisme religieux, au manque de sensibilité pour la vérité : plus rien n’est vrai. Ceci amène à l’expérience de corruption de la liberté, au point de vouloir canoniser les déviances comme le syncrétisme. »
Toutes les religions s’équivalent-elles ?
Le père Augustin répond : « Jésus-Christ et son Église qu’Il a fondée sont l’unique voie qui mène au salut. Église qui subsiste dans l’Église catholique.» Il cite la constitution dogmatique sur l’Église, Lumen Gentium : « À ceux-là mêmes qui, sans faute de leur part, ne sont pas encore parvenus à une connaissance expresse de Dieu, mais travaillent, non sans la grâce divine, à avoir une vie droite, la divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires à leur salut. En effet, tout ce qui, chez eux, peut se trouver de bon et de vrai, l’Église le considère comme une préparation évangélique et comme un don de celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il ait la vie. »
« Au-delà du relativisme, nous devons déceler dans les rapports humains des éléments qui, de façon objective, nous permettent de convenir. Il s’agit de la conscience humaine qui est un don du créateur où Sa Voix nous parle, où Sa loi est inscrite et la raison qu’Il nous a donnée » rapporte le père Augustin. Et il conclut en rappelant le testament spirituel du Pape Benoît XVI : « Depuis soixante ans, j’accompagne le chemin de la théologie, en particulier des sciences bibliques, et avec la succession des différentes générations, j’ai vu s’effondrer des thèses qui semblaient inébranlables, se révélant de simples hypothèses : la génération libérale (Harnack, Jülicher etc.), la génération existentialiste (Bultmann etc.), la génération marxiste.
J’ai vu et je vois comment, à partir de l’enchevêtrement des hypothèses, le caractère raisonnable de la foi a émergé et émerge encore. Jésus-Christ est vraiment le chemin, la vérité et la vie – et l’Église, avec toutes ses insuffisances, est vraiment son corps. »
Abraham KOUMASSA