» Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. »
La figure de paradoxe du roi, dans la première lecture de ce dimanche, interpelle.
Il est roi, mais pauvre.
Ce roi pauvre monte sur un âne.
Or l’âne est un animal qui, dans l’univers biblique, est utilisé par le roi pour son transport.
Ce roi, celui de la première lecture, fera disparaître d’Ephraïm des chars de guerre.
C’est le roi de la paix.
Il a un cœur d’enfant.
« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » dit le Seigneur dans l’Evangile de ce dimanche.
Le » Tout-petit » c’est celui qui accueille Dieu comme un Père dans sa vie.
C’est celui qui accepte qu’il est pauvre en esprit, c’est-à-dire qu’il craint Dieu.
Dans l’Evangile, le Seigneur nous propose l’itinéraire à suivre pour devenir comme un enfant à l’école du Roi.
« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange. »
La louange est un lieu de déploiement d’une conscience des attributs du Roi : il est bienveillant et puissant. Il est digne d’adoration. Il est inégalé…
Le cœur sincère reconnaît l’œuvre de charité de Dieu dans sa vie.
Il ne loue pas dans la perspective de flatter Dieu, car dans une flatterie le cœur ne dit pas vrai.
Il loue parce que, dans la crainte de Dieu, il reconnaît Dieu à l’œuvre dans sa vie.
Ce cœur est un cœur pauvre en esprit.
C’est un cœur qui tend à ressembler au Roi de la première lecture de ce dimanche.
Il ne s’enferme pas sur ses fausses sécurités.
Il ne cherche pas à se convaincre de sa puissance dans un esprit de domination.
Il ne s’identifie pas au cœur des rois de la terre, prompts pour la guerre.
Le cœur qui craint et loue Dieu est élevé au rang d’un roi qui monte certes sur un ânon, signe de prestige, mais brise des arcs de guerre.
Il n’est pas comme ces rois qui sont sous la royauté de la chair.
Cette chair dont nous parle saint Paul n’a aucune connotation cathare au sens du mépris du corps.
Elle, cette chair, fait référence à tout ce qui ne nous élève pas dans la charité à la manière de ce Roi doux et humble de cœur.
Si nous voulons ressembler à ce Roi de charité, nous sommes invités à redevenir enfants de Dieu dans le cœur.
Nous sommes invités à reconnaître à Dieu sa place et à le louer dans un esprit de reconnaissance.
Nous sommes invités à céder la place à la vie de prières et à revoir nos priorités dans la vie.
Dieu est le premier servi à l’église et, par ce service, nous œuvrons pour la joie de nos frères et sœurs.
Seigneur, rends-nous humbles de cœur.
Père Serge Martin Ainadou