Invité de la 46ème édition du forum physique du Cercle de Réflexion et d’Evangélisation Les Maux de ma foi Samedi 20 Mars 2022 à la Paroisse Sacré-Coeur de Gbèna à Ouidah (Bénin), le révérend Père Herman NADOHOU-AWANOU est administrateur de la paroisse Sacré cœur de Gbèna dans la commune de Ouidah (Bénin). il est docteur en philosophie morale et politique, enseignant chercheur des Universités Nationales du Bénin, et prêtre du diocèse de Cotonou. Il a entretenu les participants sur diverses croyances promues par la théologie de prospérité.
La prospérité selon le monde et selon Dieu
» La prospérité est une disposition de l’être, un accomplissement dans l’instant de l’être. Du point de vu de l’avoir, c’est la marche vers l’opulence, vers l’augmentation des richesses » a introduit le père Herman NADOHOU-AWANOU. Pour lui, La prospérité peut être matérielle et spirituelle.
État heureux causé par une complète satisfaction, le bonheur entretient un lien avec la prospérité. Et ce dernier, le bonheur, se décline en tant que la charité à laquelle, le Christ nous appelle. En s’appuyant sur l’expérience mystique du « in-quies » de Saint Augustin, « Tu nous as fait pour Toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos, tant qu’il ne repose pas en Toi », l’invité de Les Maux de ma foi a rappelé que, seul Dieu peut combler la soif de bonheur de notre cœur. Ainsi le bonheur trouve sa véritable source en Dieu et relève essentiellement plus de l’être que de l’avoir: « Il faut beaucoup plus situer le bonheur dans l’être que dans l’avoir. » a-t-il martelé.
En se référant aux Saintes Ecritures, le Père Herman a désigné l’expérience du péché originel comme un grand élément perturbateur de cette tension au bonheur. Mais, poursuit-il , l’intervention du Christ vient rétablir la communion brisée…
Les erreurs de l’évangile de la prospérité
Soit disant fonder sur des versets bibliques, certaines théories sont diffusées par ou au nom d’un certain évangile de la prospérité. Le père Herman n’a pas manqué de revenir sur certains cas. En citant, en effet, Galates 3,14 «Tout cela pour que la bénédiction d’Abraham s’étende aux nations païennes dans le Christ Jésus », il a remarqué que la deuxième partie de ce verset n’est pas toujours prise en compte par les adeptes de l’évangile de la prospérité. C’est le verset que voici: « Et que nous recevions, par la foi, l’Esprit qui a été promis». Entre autres erreurs, a-t-il relevé, on note le fait de croire que le chrétien donne pour que Dieu donne en retour. Ainsi, la prospérité, pour les adeptes de ce courant, serait conditionnée par le don des dîmes et autres dons. Il n’y a pas de gratuité dans le don ni d’amour véritable du cœur qui donne envers Dieu, a souligné le Père Herman. Le fait de penser que la foi serait une » force autogénérée » qui permet d’acquérir beaucoup de richesses matérielles et le fait de penser également que la prière serait un » moyen » pour forcer Dieu à nous accorder la prospérité sont des erreurs, a-t-il remarqué.
Les enjeux pour un bonheur vrai et durable
Le vrai bonheur est durable, a estimé l’invité. La notion de bonheur prend en compte onze (11) niveaux de bonheur : la qualité de l’expérience vécue, le fonctionnement de la conscience à travers l’ordre, l’expérience optimale acquise à travers les défis, les jeux, les obstacles, les exercices du corps, les jeux de l’esprit, les occupations (le travail, le loisir), la gestion de la solitude, la victoire sur le chaos (la gestion du stress,…), le sens que je donne à ma vie à travers les projets et les engagements.
» La prospérité matérielle sans la prospérité spirituelle n’est que ruine de l’âme, d’après le père Herman. Le premier piège de ce courant de l’évangile de la prospérité, c’est l’orgueil qui ferme l’individu à Dieu: « Éloigne de moi mensonge et fausseté, ne me donne ni pauvreté ni richesse, accorde-moi seulement ma part de pain. Car, dans l’abondance, je pourrais te renier en disant : « Le Seigneur, qui est-ce ? » Ou alors, la misère ferait de moi un voleur, et je profanerais le nom de mon Dieu !» Proverbe 30, 8 et 9. Donc la qualité de la vie ne se limite pas aux seules ressources dont nous disposons. Le premier conseil, c’est de se convertir véritablement à l’Evangile, a-t-il rappelé.
Le bonheur vient de Dieu, mais également vient de soi. Non pas d’une auto-contemplation de soi, mais de la conformité de notre attitude aux Propositions de Dieu. Seul Jésus-Christ procure le vrai bonheur. Il s’agit donc de Le prendre comme la Mesure et de s’attacher à Lui, comme saint Jean l’évangéliste, a exhorté l’invité. Connaître les Ecritures, vivre dans la simplicité et vivre les vertus de régularité, d’ordre, de pauvreté en esprit, comme le rappelle Proverbe 30, 8 et 9 est le chemin royal du bonheur. « Tout cela exige une ferme persévérance » a conclu le Père Herman NADOHOU-AWANOU.
Désiré Dieu-Donné ADJAFON