Occasion de choc des cultures, de difficultés intergénérationnelles, la relation des gendres et des brues avec les beaux-parents représente généralement un défi. Une situation dont la délicatesse nécessite une réflexion. Augustin, laïc engagé dans sa communauté paroissiale, revient sur les précautions pour une bonne gestion de cette relation à travers un entretien accordé à Les Maux de ma foi.
Présentez-vous
Je suis Augustin CHOGNINOU, retraité du Centre National Hospitalier Universitaire (CNHU). Fidèle de la paroisse Saint Paul de Zogbadjè (Bénin). Je suis Vice-président de la chorale Hanye ( une chorale locale) et ministre extraordinaire de la distribution de la communion. Je suis également animateur du journal de la paroisse « La plume de Saint Paul »: rubrique santé conseil.
Que pouvons-nous entendre par un mariage réussi ?
Avant tout propos, permettez-moi de dire un mot sur ce qu’est le mariage. Il n’est pas simplement la vie de deux individus en couple de sexe opposé qui acceptent de vivre ensemble après leur union en famille, à la mairie, puis à l’église. Si après le mariage, le couple montre l’image de deux personnes qui s’aiment, qui passent ensemble des moments de joie, de douleurs et de conflits sans que personne ne sache, si ces deux personnes peuvent se comporter ainsi jusqu’à la fin de leur vie, alors je peux parler d’un mariage réussi.
La présence des personnes extérieures au couple serait-elle necessaire dans la bonne marche d’un foyer? Si oui, où se trouve alors le respect de l’intimité du couple ?
Pour cette question, je dirai que le couple a besoin de conseils qui le fassent grandir. Le mariage est une école et l’expérience d’un devancier permettra de bien comprendre les situations sans que cela ne se présente comme une immiscion dans l’intimité du couple. Le couple saura faire la part des choses avec l’œuvre de l’Esprit Saint.
Généralement, les belles familles sont régulièrement peintes en bêtes noires. De quoi relèvent ces expériences?
La présence de la belle-famille dans le couple est délicate. Le couple doit savoir garder la belle-famille à bonne distance et l’accueillir avec respect. Il est vrai que régulièrement les belles familles sont peintes en bête noire. Leurs interventions n’arrangent pas souvent les situations si elles en existent entre le couple. Chaque famille veut tirer le drap de son côté et l’intervention présente en même temps une connotation partisane.
Que conseillez-vous ?
Ici je conseillerai que le couple vive selon sa vision et non celle de la belle famille. Les époux de sexe opposé se marient pour le meilleur et le pire. S’il s’agit d’un jeu sur un terrain, la belle famille reste à la touche et se comporte comme spectatrice ou observatrice.
Votre mot de fin
Mon mot de fin sera comme un conseil au couple marié. Dans Genèse 2, 23-24, Dieu dit : “… C’est pourquoi l’homme quitte son père et sa mère et s’attache à sa femme, et ils deviendront une seule chair.” Et dans Genèse 12 ,1. Yahwé dit à Abram: “Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t’indiquerai.”
Dans les deux passages que je viens d’énumérer, le verbe » quitter » a un sens très fort. Pour quitter, on se lève et on se met en mouvement, donc on fait dos pour oublier tout ce qui est derrière. Le couple doit être dans cette posture. Pour parvenir à la terre promise ou à la Jérusalem céleste, le couple doit éviter des moments qui l’amène à se regarder en chien de faïence. Pour ce faire, il doit adopter le comportement de deux ânes qui cherchent à se croiser dans un espace réduit c’est-à-dire un tunnel. L’un des ânes doit se coucher pour que l’autre marche dessus afin que les deux aillent leur chemin. Ça s’appelle l’humilité. L’humilité est mon mot de fin.
Recueillis par Eusèbe DJAGBA