« Jésus dit une parabole aux invités lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places… »
Qu’est-ce que l’homme est gonflé !
Qu’est-ce que l’homme aime les honneurs !
Des scènes parfois surréalistes défilent sous nos yeux et laissent interloqués.
Dans ces scènes, certaines gens passent du temps à adresser des louanges à l’argent, à la gloire, à une image de star ou à une soi-disant » célébrité « .
Puis l’expression » mon idole » revient largement sur des lèvres.
Visiblement, celle-ci n’a l’air de rien. Car on peut devenir, par passion, le fan d’un artiste, si l’on aime ses chants ou bien si on est attiré par ses productions cinématographiques ou encore….
Mais que de là, le » fan » transforme l’artiste en » dieu » s’inspirant de ses pseudo modèles et que l’artiste, lui, s’autoproclame » le plus puissant « …, voilà qui devient inquiétant.
L’ascension sociale, quelqu’en soit le domaine de la vie humaine, ne me dispense pas d’avoir une juste estime de moi-même et de rendre à Dieu le culte qui est dû à Lui Seul.
Le recours à d’autres pratiques contraires à la foi chrétienne, parce que on recherche une certaine première place, est bien un piège sans fin.
« Mon fils, conseille le Seigneur dans la première lecture de ce dimanche, accomplis toute chose dans l’humilité, et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur. Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser :tu trouveras grâce devant le Seigneur. »
Car trouver grâce devant le Seigneur suppose une démarche d’allégeance.
Une soumission devant le Seigneur.
Qu’est-ce que on est parfois préoccupé par des succès de nos entreprises, de nos affaires que on manque d’égard envers Dieu et son Eglise ?
Ce dont il s’agit ici, ce n’est pas que de déclarer que l’on croit en Dieu ou bien d’appeler le nom de Dieu à tout moment pour montrer aux autres que l’on est chrétien.
Ce dont il s’agit, c’est de gager plutôt toute sa vie à la suite du Christ, en sortant de soi, de son ego pour aller jusqu’à l’église, pour aller à la messe afin d’adorer Dieu.
Cette démarche filiale exige forcément un arrachement de soi dont la finalité est décrite par l’Auteur de la Lettre aux Hébreux dans la deuxième lecture de ce dimanche.
« Frères, écrit-il, quand vous êtes venus vers Dieu, vous n’êtes pas venus vers une réalité palpable, embrasée par le feu, comme la montagne du Sinaï :pas d’obscurité, de ténèbres ni d’ouragan, pas de son de trompettes ni de paroles prononcées par cette voix que les fils d’Israël demandèrent à ne plus entendre. Mais vous êtes venus vers la montagne de Sion et vers la ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, vers des myriades d’anges en fête et vers l’assemblée des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les cieux. »
Venir vers Dieu pour l’adorer et le rencontrer au cœur de la sainte Messe, c’est bien une manière privilégiée de rejoindre les anges en fête.
De rechercher le meilleur : La sainteté.
C’est bien aussi une manière de rechercher d’être à la première place, mais pas à la façon du monde qui voue un culte à un faux bonheur articulé en terme de villa, de voitures, d’argent…
Que de ferrailles se transforment en notre dieu ?
Que l’illusion de l’argent ou d’un succès mal orienté nous monte à la tête ?
« Quand quelqu’un t’invite à des noces, déclare le Seigneur, ne va pas t’installer à la première place, de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi. Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendra te dire : ‘Cède-lui ta place’ ;et, à ce moment, tu iras, plein de honte, prendre la dernière place. »
Car Dieu de critères d’excellence qui échappent à nos catégories de pensée.
En sommes-nous conscients, nous qui nous agitons pour peu et réduisons la vie à un cumul de matériel et de boissons qui finissent par nous emporter ?
Que le Seigneur nous donne la grâce de Sa Sagesse .
Père Serge Martin AINADOU