Mercredi 15 Août 2001. A l’occasion de la célébration de la Solennité de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie, le Pape Jean-Paul II affirmait que » la mort n’est pas le dernier mot, qu’elle est – comme nous l’affirme le mystère de l’Assomption de la Vierge – le passage vers la vie à la rencontre de l’Amour. » ( Cf. Le texte d’homélie du Pape). Depuis 1950, l’Eglise célèbre la Solennité de l’Assomption de Marie, emportée au Ciel en son corps et en son âme. La rédaction reçoit un invité pour en parler.
Avant 1950…
Sur la demande insistante des fidèles du monde entier, de prêtres et d’évêques, le Pape Pie XII publie l’encyclique Deiparae Virginis, en mai 1946. Par cette encyclique, il accède à une demande multiséculaire de l’Eglise de définir le dogme de l’Assomption de Marie. La certitude que la Vierge Marie n’a pas connu la corruption du tombeau n’est donc pas nouvelle. Elle remonte aux premiers siècles de l’Eglise.
Marie est Mère de Dieu. Même si ce statut n’a pas préservé Notre-Dame des douleurs d’accueillir son Fils mort sur une croix et ressuscité sur ses jambes, il révèle tout de même qu’elle a porté le Verbe de Dieu incarné dans ses entrailles. De plus, en vertu des mérites de son Fils mort et ressuscité puis par anticipation, Marie est préservée du péché originel. Très tôt, les chrétiens ont donc eu le préssentiment que la Mère de Dieu, préservée du péché originel, ne pouvait pas avoir connu la corruption du tombeau. Le corps de Marie ne pouvait pas être laissé à la corruption, car, précisément, Dieu vient sauver l’Homme tout entier, corps et âme.
De nombreux Pères de l’Eglise ont relayé et développé cette vérité comme, par exemple, saint Jean Damascène. Progressivement, il y a une fête qui sera constituée déjà en Orient. Puis ce fut le tour de Rome grâce au Pape Théodore (642-649), originaire de Constantinople. Le mot « Assomption « , lui-même, qui signifie » prise » apparaîtra avec le temps sans que les Écritures ne précisent dans quelles circonstances Marie fût enlevée au Ciel en son corps et en son âme. A la suite de la Déclaration du dogme de l’Immaculée Conception en 1854 par le Pape Pie XI- nom d’Immaculée Conception communiqué par Marie, elle-même, à Bernadette Soubirous plus tard en 1858- il y eut donc de nombreuses demandes de définir l’Assomption de Marie. Le Pape Pie XII sollicite l’avis des évêques du monde entier sur la question. La réponse étant quasi-unanime et favorable, le Pape définit le dogme de l’Assomption de Marie par la Constitution apostolique Munificentissimus Deus ( Dieu est très généreux ) un 1er novembre 1950. Il rend ainsi officielle une fête qui existait depuis longtemps, à tout le moins depuis quatorze siècles. Marie » à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste »
Le Pape Pie XII a déclaré ex cathedra ( exerçant son infaillibilité dans les conditions requises à cette fin par Vatican I ) qu’ « à la fin du cours de sa vie terrestre, Marie a été élevée en son âme et en son corps à la gloire céleste ». Il est évident que Marie n’a pas connu la corruption du tombeau puisqu’elle a été enlevée au Ciel en son corps et en son âme. Il est aussi évident que c’est « au terme de sa vie terrestre », affirme Munificentissimus Deus, que Marie a connu l’Assomption. Le document par lequel le Pape Pie XII a défini le dogme de l’Assomption, ne précise ni la façon dont a lieu cet événement, ni le moment, ni même si Marie eut à mourir, et de quelle mort. Sans doute parce que c’est le Christ, l’objet d’attention des Evangiles et que c’est en partant de l’Evènement central de la Résurrection que l’on est naturellement remonté à Marie, sa mère. Il y a cependant un profond message que nous renvoie le mystère de l’Assomption de Marie.
Cette solennité de l’Assomption de Marie nous rappelle que nous allons mourir- entendre ‘mourir » au sens de passage -. Et comme l’affirmera le Pape Jean-Paul II en 2001, ce type de « mort n’est pas le dernier mot, elle est le passage vers la vie à la rencontre de l’Amour. » Avec l’Assomption de Marie, importe-t-il de le souligner cependant, nous avons cette preuve que Dieu accomplit effectivement cette Promesse de restaurer définitivement dans sa Communion glorieuse le « tout » de l’Homme, corps et âme. Rien ne sera voué au néant. C’est heureux. C’est cela l’espérance que nous contemplons à la Solennité de l’Assomption de Marie, éclairée par les Écritures qui nous en livrent des indices. A l’Achèvement de l’histoire, l’Eglise contemple déjà l’œuvre de Dieu réalisée dans le Christ, mort et ressuscité.
Père Serge Martin Ainadou