Les premiers échanges du magazine « Spécial Jeune » de ce mercredi 27 Juillet 2022 ont tourné autour des réalités que revêtent es concepts de jeune, de vocation et du discernement. Face à l’incertitude semblant occuper l’horizon des jeunes et accroissant leur doute quant aux grandes orientations de leur vie, obtenir la lumière sur sa vocation demeure donc une priorité. Le conseiller en Relation d’aide à l’agence d’accompagnement émotionnel et psychologique « Te Deum Consulting », Jean Baptiste AZANDEGBE et l’entrepreneur Basile AGUIAH, tous invités sur le plateau de Radio Immaculée Conception (RIC) au Bénin ont exploré quelques paramètres liés à cette question du discernement vocationnel.
Une clarification des concepts
Les premiers échanges du magazine « Spécial Jeune » de ce mercredi 27 Juillet 2022 ont tourné autour des réalités que revêtent les concepts de jeune, de vocation et du discernement. Jean Baptiste AZANDEGBE appréhende le jeune, comme une personne d’une certaine tranche d’âge donnée, généralement entre dix-huit (18) et cinquante (50) ans. C’est aussi un adolescent, appelé “très jeune”, et un adulte..
Il définit aussi la vocation comme étant un appel. » C’est un mouvement intérieur, une inclination, un penchant, que l’on reçoit dans la vie religieuse » a-t-il laissé entendre. La vocation comme appel de Dieu est donc une réalité profondément enracinée dans la Bible. Citant une encyclopédie en ligne, Jean Baptiste AZANDEGBE souligne que la vocation est aujourd’hui un terme utilisé dans un sens plus large pour designer l’appel que peuvent recevoir des personnes dans un domaine particulier (humanitaire, vie professionnelle, domaine scientifique…). Et, c’est au niveau de cet appel, qu’un brouillard, une incertitude peut naître. Selon lui, c’est une voix qui pourrait être diffuse, pas très perceptible et qui nécessite un discernement.
« La seule et unique vocation à laquelle Dieu nous appelle est la sainteté » poursuit Basile AGUIAH. Tout Homme est appelé à être parfait comme le Père l’est. Ceci découle de trois états de vie pour répondre à cet appel. Dans un premier temps, il y a le sacrement du mariage, qui est un choix de vie à travers lequel, par sa relation avec une autre personne de sexe opposé, conjoint ou conjointe, l’individu désire être sur terre, un signe visible de l’amour de Dieu. Être un signe de cet amour en cherchant le bien de l’autre, en apprenant de l’autre, en apprenant à pardonner et à surmonter les difficultés.
À travers ce choix de vie, décider d’être cocréateur de la vie de manière particulière à travers la venue des enfants. Dans cet ordre, on pense aussi à la vie laïque dont les époux sont partie intégrante. En référence à Amour et responsabilité de Karol Wojtyla, futur Jean-Paul II, les invités font également allusion à un autre état de vie, celui de laïcs, mariés ou célibataires qui s’engagent au nom de leur foi dans des oeuvres de charité, et de recherche scientifique, y consacrent toute leur vie.
Ensuite, il y a la vie consacrée qui est caractérisée par une émission de voeux temporaires ou perpétuels. Et enfin, la vie sacerdotale dans laquelle. Les prêtres sont configurés à Jésus-Christ, Tête par le Sacrement de l’Ordre. A travers la Parole de Dieu et l’Offrande de leur vie, ils sont le signe visible de la présence du Bon Berger au milieu du peuple de Dieu.
Le processus du discernement
Pour Jean Baptiste AZANDEGBE, le processus du discernement, débute par un appel. Étape cruciale pour aborder le discernement. Il cite le Pape François qui évoque les aspects à reconnaître, à interpréter et à choisir dans ce processus dans son Exhortation Apostolique Post-synodale sur la jeunesse, la foi et le discernement vocationnel Christus vivit. : « Reconnaître, signifie donner un nom à la grande quantité d’émotions, de désirs, de sentiments, qui habitent en chacun de nous. Reconnaître joue un rôle fondamental et ne doit ni être occulté, ni mise en sommeil. C’est l’étape d’identification des grands penchants. Il est important de tout ouvrir, de ne pas truquer les sentiments, de ne pas minimiser les sentiments, que les pensées qui nous viennent, soient présentées au discernement. Un parcours de discernement vocationnel exige donc de prêter attention à ce qui vient de diverses expériences ».
Toujours dans cette perspective du discernement, Jean-Baptiste AZANDEGBE cite le Pape qui s’intéresse à l’acte d’interpréter : « Interpréter, précise le Saint-Père, c’est le moment où on fait la part des choses au moyen d’analyses objectives et réalistes, parce que le vécu est ambigu, et donc s’il ne sait pas faire, chacun peut donner des interprétations différentes ». « A ce niveau, réellement, il s’agit de faire un point, un brainstorming », poursuit Jean Baptiste. Puis donnant droit à la déclaration du Saint-Père, il remarque que : « A partir de cette interprétation, il devient possible d’opérer un choix, qui ne soit seulement le fruit des pulsions intérieures ou des pressions sociales extérieures, mais un réel exercice de liberté et de responsabilité et ce n’est qu’après cette étape qu’on débouche sur l’étape du choix ».
En conclusion, Basile AGUIAH, quant à elle, démontre que les jeunes ont besoin de moments de silence, d’intériorité dans ce monde de bruits. Des moments d’adoration, d’écoute de Jésus, pour nouer une relation intime avec Dieu. Le jeune peut se faire accompagné par un prêtre, soumettre les décisions de son coeur à la Lumière de la Parole de Dieu.
« La créature doit faire un discernement pour correspondre aux plans de son Créateur. », insiste Jean Baptiste. Il n’y a pas de vie chrétienne digne du nom sans une véritable vie de prières rappelle- t-il. Selon, Basile AGUIAH, certaines idées préconçues et des expériences désagréables passées constituent des freins pour le bon déroulement du processus du discernement. Ainsi, Il faut pouvoir faire des choix audacieux et des choix dont on peut assumer les responsabilités.
Eusèbe DJAGBA