L’économiste britannique Thomas Malthus ( 1766-1834) élaborait une thèse de réduction de la pauvreté par le moyen d’une restriction des taux de natalité, notamment dans des pays pauvres. Cette thèse, appelée, plus tard, « malthusianisme » par Pierre-Joseph Proudhon en 1849 sera hostile à l’accroissement de la démographie, car les tenants de cette théorie estiment que le taux élevé de la pauvreté matérielle, dans des pays dits du « tiers-monde » serait causé par une forte poussée démographique. Et pourtant, à l’analyse, ces théories ne sont pas forcément vérifiées.
La notion de principe de population chez Thomas Robert Malthus
Selon les archives des thèmes des forums du Cercle de Réflexion et d’Evangélisation Les Maux de ma foi, les jeunes s’interrogent consacrés aux politiques de natalité en contexte démocratique, l’Essai sur le principe de population de l’économiste Thomas Malthus est paru en 1798. Dans la première édition de cet Essai, une célèbre proposition marque les esprits. Selon l’auteur de Le principe de population, c’est que « Si elle n’est pas freinée, la population s’accroît en progression géométrique. Les subsistances ne s’accroissent qu’en progression arithmétique. », Malthus, 1966 [1798], p. 14).
D’après certains spécialistes de la pensée de Malthus, cette proposition, pivot de ses hypothèses économiques, résulte d’une inquiétude locale face à la pénurie de terres cultivables et des rendements agricoles décroissants. Ils notent aussi que la proposition d’un freinage volontaire de la croissance de la population à partir du 2e Essai, de la « contrainte morale » de Thomas Malthus semble résulter d’une telle inquiétude. » Mais ces thèses doivent être considérées avec les plus grandes réserves, et peut-être même abandonnées » conseille Donald Rutherford, dans son article « Les trois approches de Malthus pour résoudre le problème démographique« , paru dans revue des sciences sociales Population en 2007. Pour ce spécialiste de Malthus, il serait difficile d’établir une équation mathématique entre taux d’accroissement de la pauvreté dans certaines régions de la planète et taux d’accroissement de la natalité. Il pense que les raisons de la pauvreté de certains pays se situent ailleurs, notamment dans la gestion responsable du bien commun, dans une difficulté de formation de ressources humaines qualifiées, et dans une juste répartition des richesses disponibles.
Le rapport du néo-malthusianisme avec la promotion des méthodes contraceptives et de l’interruption volontaire des grossesses ( l’avortement provoqué)
Pour des spécialistes consultés par Les Maux de ma foi, le vaste programme de planning familial par des moyens chimiques, artificiels voire abortifs semble s’inscrire dans une vision malthusianiste, notamment néo-malthusianiste. » En prônant la modification des comportements humains, et de nouvelles habitudes, le malthusianisme, estiment-ils, propose des moyens de contraception pour freiner la croissance démographique, Chez Malthus, lui-même, il s’agit de contrôler la fécondité, n’étant pas en mesure de proposer des moyens modernes de contraception. Car, s’il y a trop de « bouches à nourrir alors qu’il n’y a pas suffisamment de ressources, la pauvreté risque de s’installer. »
Le malthusianisme désigne aujourd’hui un ensemble de courants comprenant des politiques publiques de régulation de la population. Mais celui-ci n’y va pas sans sonner en termes de contradiction. Devant la poussée démographique des pays européens, après les deux guerres, de nombreux observateurs ont remarqué que celle-ci n’a pas constitué un frein à la croissance économique. Pour ces derniers, c’est la décroissance démographique qui a produit un effet inverse et catalyseur, car elle a entraîné le vieillissement des populations, le besoin de solliciter des bras valides d’ailleurs par le moyen d’une migration politique… C’est, du reste, l’analyse du Père Israël Mensah, prêtre de l’Ordre de l’Oratoire, spécialiste des questions politiques et l’invité de la septième édition du forum du Cercle de Réflexion et d’Evangélisation Les Maux de ma foi en 2015.
Le « néo-malthusianisme«, quant à lui, couvre toute politique, tout programme ou toute théorie dans lesquelles on peut voir une préoccupation en ce qui concerne la surpopulation définie en tant que problème politique. Actuellement, de plus en plus de personnes recommencent à parler de surpopulation au niveau planétaire et tentent de préconiser une limitation des naissances. Et pourtant, estiment des spécialistes, le choix d’un environnement habitable par tous dépend des choix politiques qui ne servent pas que les intérêts de quelques-uns, mais visent la promotion du bien commun.
Le Cercle de Réflexion et d’Evangélisation Les Maux de ma foi