Francesco et Jacinta Marto, les deux cousins de Lucie, ont été béatifiés par le Pape Jean-Paul II à Fatima en 2000 et canonisés par François en 2017. A la veille des Journées Mondiales de la Jeunesse au Portugal, Les Maux de ma foi revient sur la figure des trois témoins de l’Amour de Dieu à Fatima ( Portugal) et de Lucie Do Santos, reconnue vénérable depuis le 22 Juin 2023.
Le 13 mai 1917, une très belle Dame apparaît à trois enfants à Fatima au Portugal
Le 13 mai 1917, une très belle Dame apparaît à Lucie, Francesco et Jacinta à Fatima au Portugal, pays recevant les prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse ( JMJ). C’est le début d’une série de rendez-vous de la Vierge Marie. Au 13 de chaque mois, de mai à octobre 1917, Marie est apparue à ces trois pastoureaux. Le 13 Octobre 1917, comme le rapportent des sources de presse de l’époque, il y eut un évènement solaire inexpliqué : Le miracle de la danse du soleil.
Un phénomène cosmique rare
A partir de la date du 13 Mai 1917, la belle Dame a demandé à Lucie, à Jacinthe et à François de réciter le chapelet tous les jours. Le 13 Octobre 1917, l’apparition se déroule en trois phases, rapporte le Journal officiel communiste : La visite de Notre-Dame, la vision multiforme, le miracle de la danse du soleil. Une foule de 70.000 personnes environ ont vu, ce jour-là, un phénomène solaire rare. Un «miracle» qui, selon les hypothèses avancées par des spécialistes, s’expliquerait par une conjonction rare d’éléments météorologiques, sans qu’on ne comprenne comment.
La danse du soleil
Ce jour-là, des mouvements furent effectivement constatés dans le ciel par une foule de personnes, curieux et croyants. L’envoyé spécial du journal O Seculo, Avelino di Almeida, journal d’obédience communiste, rapporte Figaro, un quotidien français, le décrivit avec grande précision dans son journal. « Si les scientifiques expliquent cela par une conjonction rare d’éléments météorologiques: formation d’une masse d’air en forme de lentille d’air, issue de vents contraires qui par inversion de températures, font tourner cette conjonction sur elle-même, puis la font monter et descendre en décrivant une ellipse. Si elle se charge de particules de glaces, elle peut effectivement refléter le soleil, donnant l’impression qu’il «danse». Mais les scientifiques ne peuvent pas rendre compte du fait que ce phénomène se soit produit sur le lieu prévu, le jour dit et à l’heure dite. » précise Figaro.
Une note manuscrite du Pape Pie XII disponible sur le site du Vatican, livre le récit du phénomène par le Pape lui-même. Alors que le Pape, ce 30 octobre 1950, l’l’avant-veille du jour de la définition solennelle du dogme de l’Assomption de la Vierge Marie, faisant une promenade habituelle dans les jardins du Vatican , lisant et étudiant, regarda le ciel. Il s’aperçoit : « Le globe opaque a légèrement bougé vers l’extérieur, soit en tournant, soit en déplaçant de gauche à droite et vice et versa. Mais à l’intérieur du globe, on voyait avec une grande clarté et sans interruption de très forts mouvements». « Le soleil qui était encore assez haut, apparu comme un globe opaque jaunâtre, entouré par un cercle lumineux» poursuit le Pape Pie XII dans son manuscrit, avant de préciser : « qu’il pouvait le regarder «sans se faire aucunement mal aux yeux, un très léger nuage s’était formé devant».
La figure de Lucie
Lucie, selon l’autobiographie de la vénérable, fut une fille serviable et directe avec les personnes. C’est à l’âge de 6 ans qu’elle reçoit sa première communion grâce à l’aide de Maria Rosa, sa mère, une fervente catholique, qui dispensait la catéchèse. Selon la même source, Lucie avait 10 ans lorsque Marie apparut aux trois petits bergers à la Cova da Iria, (« Anse d’Irène »), village situé à environ 2 kilomètres de Fatima. Etant la plus âgée, leurs parents respectifs lui confiaient la garde de ses jeunes cousins. En mars 1948, Lucia choisit la vie cloîtrée. Selon la même source, elle entre au carmel de Sainte-Thérèse à Coimbra, où elle résidera jusqu’à sa mort en 2005, sous le nom de Sœur Maria Lúcia de Jésus et du Cœur Immaculé.
Auteure des Six Mémoires de Soeur Lucie, à la demande de l’évêque de Leiria ( Pologne), Mgr José Alves Correia, elle décrit tout ce qu’elle savait de la vie de sa jeune cousine Jacinta, décédée plus jeune. Les deux cousins de Lucie, Francesco et Jacinta Marto, ont été béatifiés par Jean Paul II à Fatima en l’an 2000. A cette occasion, la Sœur Lucie était présente à la cérémonie de béatification de ces jeunes cousins. sur les lieux des Apparitions. Ces derniers sont canonisés par le Pape François en 2017, Le Successeur de Pierre se rendra, de nouveau, à Fatima le 5 août prochain en marge des JMJ de Lisbonne.
Les Messages de Fatima
En 1982, le Pape Jean-Paul II, en visite à Fatima a rappelé que si l’Eglise a accepté le message de Marie apparue à Fatima, c’est parce que ce message est conforme à la Révélation publique qui, elle, est définitive et close. « Comme le souligne le Concile Vatican II dans sa Constitution dogmatique Dei Verbum, Jésus-Christ est la plénitude personnelle de la Révélation, et aucune nouvelle révélation publique n’est dès lors à attendre… (n. 4) » précise le Père Théodore Agbozo, prêtre béninois. C’est pourquoi Jean-Paul II a affirmé la conformité de la révélation privée de Fatima avec la Révélation publique contenue dans les Saintes Ecritures. « Le message de Marie à Fatima est un appel à la conversion, les paroles mêmes par lesquelles Jésus a commencé son ministère public, tel qu’il apparaît dans les évangiles » avait déclaré le Saint-Père.
La Vierge Marie a parlé également avec les enfants et, adaptant le message à ce que pourraient comprendre les petits voyants, de l’urgence d’une conversion des systèmes athées s’opposant à l’Evangile du Christ, proclamé par l’Eglise. Selon l’autobiographie de Lucie, la Vierge Marie confie aux enfants des confidences. « Plus que de trois secrets, il s’agit en fait d’un texte en trois parties, ce pour quoi l’Eglise parle de « la troisième partie du secret de Fátima » précisent des spécialistes consultés. Les deux premières parties ont été publiées dans le Journal de Sœur Lucie, dans les années 40, et sont donc connues. Le 13 mai 2000, en visite à Fatima pour la troisième et dernière fois, le Pape Jean-Paul II qui avait déjà foulé le sol de Fatima en 1982 suite à l’attentat de 13 mai 1981 où il reconnaît le Secours favorable du Seigneur par l’intercession de Marie, a demandé que soit rendue publique la troisième partie du secret. Selon Aleteia, un média romain, le cardinal Angelo Sodano, alors secrétaire d’Etat du Pape Jean-Paul II, procède à la publication du texte et met l’accent sur La dimension prophétique de la vision. Aussi indique-t-il que « la vision de Fatima concerne surtout la lutte des systèmes athées contre l’Église et contre les chrétiens. Cette partie décrit l’immense souffrance des témoins de la foi du dernier siècle du deuxième millénaire ”. Il conclut en déclarant que, selon le désir exprès du pape, c’est à la Congrégation pour la Doctrine de la foi qu’a été confié le soin de rendre publique la troisième partie du secret confié par la Vierge Marie aux petits voyants portugais « après en avoir préparé un commentaire approprié ». Ce qui fut fait le 26 juin 2000″ précise la même source.
Dans un document d’une quarantaine de pages intitulé «Le message de Fatima», comprenant un commentaire théologique sur l’interprétation du symbolisme des visions, et signé par le cardinal allemand Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi. on découvre les trois parties du secret. « La première concerne la vision terrible de l’enfer, et la seconde contient la promesse que « à la fin, mon Cœur immaculé triomphera » et que la paix règnera, une fois faite la consécration de la Russie à la Mère du Seigneur. Quant à la troisième partie du secret, révélée par la Vierge le 13 juillet 1917 et écrite également de la main de Lucie, poursuit la même source, il s’agit, en résumé, de la vision d’un ange avec une épée de feu près de Marie et qui exhorte à la pénitence. Et d’un Evêque vêtu de blanc… ».
Sœur Lucie reconnue vénérable par le Pape François
« Lorsqu’un baptisé est reconnu « Vénérable » par l’Église catholique, il s’agit d’une étape du processus qui conduit à la canonisation en passant par la béatification » explique le Père Anaclet Lisboa, prêtre du diocèse de Cotonou ( Bénin). À ce stade, le modèle de vie de ces baptisés est proposé aux fidèles sans qu’aucun culte de dulie ( le culte rendu aux saints connus de l’Eglise) ne leur soit rendu. Mais avant d’être déclaré « Vénérable », il faut d’abord passer par le statut de « Serviteur de Dieu », précise le Père Lisboa. De son vivant, bien que Sœur Lucie de Fatima ne soit pas encore déclarée vénérable, le 13 février 2017, soit la même année que la canonisation de ses jeunes cousins, elle a reçu le titre de « Servante de Dieu », relèvent des sources.
Dans l’Eglise, « des origines jusqu’à une époque relativement récente » , devenir « Serviteur de Dieu » était une appellation non réglementée, susceptible d’être utilisée pour n’importe quelle personne ayant une certaine piété. Depuis 2007, cependant, ce titre porte une signification déterminée, et l’évêque le donne au candidat pour la canonisation, et donc pour la sainteté » explique le Père Anaclet Lisboa. « Est donc reconnu « Vénérable » par le pape et par décret, le « Serviteur de Dieu » dont « l’héroïcité des vertus » a été reconnue par l’Église. Pour cette raison, rappelle-t-il, » l’ordinaire du lieu où le baptisé a vécu nomme une commission dite « canonique » (composée de spécialistes, c’est-à-dire d’historiens, de théologiens, et autres spécialistes) qui fait une étude scientifique ou critique des écrits du candidat et les condense dans un document à transmettre à Rome à la Congrégation des causes des saints, qui mène l’instruction finale. L’évêque désigne également un postulateur, une sorte d’avocat du candidat à la sainteté, chargé de suivre le déroulement de l’enquête au nom du diocèse ou de la Congrégation qui a introduit la cause pour la canonisation. Un délai de cinq ans est alors demandé, en règle générale, avant l’enquête, afin de juger du sérieux du dossier et éviter tout enthousiasme infécond » précise-t-il sur Les Maux de Ma foi.
Lionel Azelokonon