» Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel. »
Le pauvre dont nous parle Ben Sira le Sage, dans la première lecture de ce dimanche, c’est celui qui reconnaît et confesse qu’il a besoin de Dieu.
C’est le pauvre qui prie, reconnaît que Dieu seul l’enrichit et n’a pas à s’en orgueillir superbement comme le pharisien devant le publicain dans l’Évangile.
» Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.”
Et pourtant, à la finale de l’Evangile, le Seigneur ne dit pas que c’est le pharisien qui a bénéficié de la grâce de Dieu.
C’est plutôt le publicain.
Dans cette foule de ceux qui écoutaient le Seigneur, il devrait y avoir certains qui n’ont, peut-être, pas compris cette logique unique.
Les publicains sont connus pour être des collecteurs d’impôts, et partisans de l’occupant.
Alors, ce sont eux qui ne sont pas aimés de Dieu.
Par contre, les pharisiens ne s’estiment pas pécheurs.
Dans les paroles du pharisien de l’Evangile, on peut voir aisément cette attitude méprisante à l’égard du publicain :
» Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.”
» Ou encore comme ce publicain. »
Le Seigneur nous aide à comprendre la tonalité de la parole.
Le regard accompagnant cette façon de parler à propos du publicain ne devrait pas être empli de charité.
Le Seigneur le souligne dans la parabole en peu de mots.
Puis le Seigneur ne s’en arrête pas seulement à ce comportement de » riche suffisant » du pharisien.
Il y a le publicain dont le modèle inspire la manière dont le baptisé devient pauvre devant Dieu.
» La prière du pauvre traverse les nuées » dit Ben Sira le Sage.
Le pauvre est celui qui, devant sa misère, appelle Dieu et lui demande pardon.
Le pharisien ne l’a pas fait.
Mais le publicain l’a fait.
» Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis. »
Le publicain fait une expérience de pauvreté et dans son cœur Dieu a pu prendre place.
C’est ainsi que le pauvre en esprit devient riche et le superbe est renversé par Dieu.
Le pharisien vient vers Dieu deja convaincu que lui, il n’est pas pécheur.
Alors, son cœur n’a pas vraiment de place pour Dieu.
Car Dieu est là pour les pauvres qui viennent vers lui, qui font l’expérience de la richesse et de la force de Dieu comme saint Paul dans la deuxième lecture de ce dimanche.
» Le Seigneur, lui, m’a assisté. Il m’a rempli de force. » déclare-t-il.
C’est l’expérience du pauvre.
Seul, il n’est jamais seul.
C’est la joie de saint Paul dans la deuxième lecture.
Il a été comblé. Il y a la promesse de la couronne dont il est fier.
Sur le chemin de la foi, nous sommes comme pauvres appelés à une vie de transformation comme le publicain.
Le Seigneur nous invite à nous appuyer sur sa Miséricorde en étant, non pas comme le pharisien, mais humbles et pauvres.
Seigneur,, transforme notre coeur par ta Présence.
Père Serge Martin Ainadou