Après la célébration de la solennité de la Toussaint, l’Eglise commémore les fidéles défunts qui attendent de quitter le purgatoire pour le Ciel. Quels traces du purgatoire dans les Saintes Ecritures.
La question des différences
« J’ai lu la Bible entièrement et je n’ai jamais trouvé le mot purgatoire mais bien le paradis ou l’enfer, objecte Franck dans un débat sur le purgatoire. Pour le père Théodore Agbozo, prêtre du diocèse de Cotonou, il existe des traces scripturaires dans les Saintes Ecritures qui montrent que le purgatoire existe. Pour le savoir, rappelle-t-il, il serait important d’établir une différence entre la Bible catholique et la Bible protestante. Tandis que, dans la Bible protestante, on compte 27 livres pour le Nouveau-Testament et 39 livres dans l’Ancien Testament, le canon de la Bible catholique, lui, compte 46 livres pour l’Ancien Testament et 27 livres pour le Nouveau-Testament. Des spécialistes, dont des explications avaient été publiées par Les Maux de la foi sur les raisons d’une telle différence, remarquent que 07 ( sept) livres sont absents de la Bible protestante et présents dans la Bible catholique.
Ces 7 livres, explique le Père Théodore Agbozo, sont Les livres de Judith, de Tobie, de la Sagesse, du Siracide, de Baruch (comprenant la lettre de Jérémie) et les deux livres de Macchabées – de même que des passages grecs des livres de Daniel et d’Esther-. Ainsi, poursuit-il, « dans le Deuxième Livre des Maccabées, aux versets 41 à 42 du chapitre 12 de ce livre sacré, on note les premières mentions d’espérance du peuple hébreu ». L’armée se met, en effet, en prière pour le pardon des péchés de ceux qui sont morts en état de péché. « Puis aux versets 43 à 45, remarque l’invité, Judas Maccabées fait offrir des sacrifices pour ces défunts : « voilà pourquoi il fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leur péché », conclut le chapitre.
Autres sources
Par ailleurs, l’extrait du livre de la Sagesse que nous propose la liturgie de la Parole le jour de la Commémoration des fidèles défunts, remarque-t-il, révèle explicitement ce qui suit : « Au regard des hommes, les morts ont subi un châtiment, mais l’espérance de l’immortalité les comblait. Après de faibles peines, de grands bienfaits les attendent, car Dieu les a mis à l’épreuve et trouvés dignes de lui. » Sg 3, 1-,6. Pour le spécialiste des Saintes Ecritures, il n’y a nul doute que la réalité du « purgatoire » est ainsi suggérée par les Saintes Ecritures, même si le nom du « purgatoire » apparaîtra plus tard pour nommer cette « réalité ».
S’agissant spécifiquement du deuxième livre des Maccabées, l’Epître aux Hébreux y fait aussi référence (sur le chapitre 7 et la foi en la résurrection de la mère et des frères martyrs, cette fois-ci) dans la lettre aux Hébreux 11, 35. « Ce sont là des indices scipturaires sur la réalité du purgatoire qui ne trompent point » conclut l’invité de Les Maux de ma foi.
Lionel Azelokonon