» Qui interprète la bénédiction comme une légitimation du mariage homosexuel, soit n’a pas lu le document, soit a de mauvaises intentions », affirme le cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, dans un entretien accordé au journal espagnol ABC le 27 décembre. Répondant aux prises de positions critiques voire hostiles à la déclaration Fiducia supplicans, publiée le 18 décembre dernier, qui autorisait des bénédictions non liturgiques pour les couples « en situation irrégulière » (notamment homosexuels), il a affirmé qu’il revenait « à chaque évêque local » de faire un « discernement » dans son diocèse sur les modalités d’application du texte.
Pas de contradiction avec l’enseignement de l’Eglise sur le mariage et la sexualité
« Si le texte est lu avec une disposition égale, on peut voir qu’il soutient avec une grande clarté et simplicité l’enseignement catholique pérenne sur le mariage et la sexualité », explique le cardinal Fernandez répondant aux critiques qui l’accusent d’avoir changé significativement la position de l’Église sur la sexualité.
« La déclaration indique clairement et sans cesse qu’il s’agit de bénédictions non ritualisées, afin qu’elles ne soient pas interprétées comme un mariage », insiste-t-il.
Ces bénédictions « ne sont que la réponse d’un pasteur à deux personnes demandant l’aide de Dieu », et non pas « un mariage », une « approbation du mode de vie qu’ils mènent » ou une « absolution » a-t-il souligné.
Réaction en Afrique
Plusieurs cardinaux, évêques et conférences épiscopales du monde entier – mais en particulier d’Afrique – ont évoqué une difficulté de clarté du texte, ou ont tout simplement affirmé ne pas vouloir l’appliquer. Ces critiques, selon les propos du cardinal rapportés sur des medias, expriment souvent « l’inopportunité de donner des bénédictions dans leurs contextes régionaux, qui pourraient facilement être confondues avec une légitimation d’une union irrégulière ».
Des difficultés d’application
Le cardinal Fernandez reconnaît notamment la difficulté de l’appliquer dans un pays où, comme en Afrique, il existe « une législation qui punit de prison le fait de se déclarer homosexuel ». Dès lors, il « appartient à chaque évêque local de faire ce discernement ou en tout cas de donner des orientations complémentaires », affirme le préfet argentin.
Mais, remarque-t-il, les évêques « ne peuvent pas être en désaccord avec cette doctrine » pour autant. « Nous devrons nous habituer à comprendre que si un prêtre donne ce type de bénédiction simple, il n’est pas hérétique, il ne ratifie rien et ne nie pas la doctrine catholique sur le mariage », a conclu le cardinal Fernández.
La rédaction