De nombreux observateurs souhaitent que la formation humaine soit intensifiée dans des écoles et des universités notamment en Afrique pendant que des crises géopolitiques successives secouent des pays africains. Certains reprochent à leurs gouvernants de se soucier très peu du peuple et de servir des intérêts étrangers. D’autres estiment qu’il faille apprendre aux jeunes générations à aimer l’Homme et à se soucier de son bien.
Pie XII définissait la politique comme le plus haut lieu de charité
Définie comme la gestion des choses publiques ( res publica), la politique provient d’un mot grec qui a pour signification « citoyen » (c’est-à-dire une personne faisant partie d’une cité et régie par des droits et des devoirs). La politique apparait ainsi, rappelle le Père Israël Mensah, prêtre oratorien et invité de Les Maux de ma foi comme un art de la gestion du bien commun. » comme la santé, la sécurité, la justice sociale …. Selon ce spécialiste des questions politiques, la politique se réfère à la pratique (à l’exercice) du pouvoir et qui a trait au soin du collectif. » C’est en s’intéressant au collectif que l’on se voit obliger de s’intéresser à l’Humain qui fait le collectif » souligne-t-il. En d’autres termes, la Politique c’est l’ensemble des techniques et stratégies devant concourir à comment s’organiser pour vivre ensemble en tenant compte des personnes.
Face aux crises successives crises secouant certains pays d’Afrique, certains observateurs estiment qu’il serait nécessaire de revenir aux fondamentaux d’un service patriotique. Ils ne confondent pas ce service avec un certain esprit de repli identitaire nationaliste en vogue, mais ils mettent l’accent sur un certain sens du bien commun qui tienne compte du bien-être de tous et de chacun. « J’estime qu’un certain amour de nos nations nous manque, parce que nous n’avons pas appris à privilégier le sens de l’honneur, de la fierté, du sacrifice. Ce sont des valeurs à réintroduire dans des parcours de formation en remettant la valeur de l’argent à sa juste place » explique Quentin, un sexagénaire, préoccupé de la formation humaine des jeunes génétrations.
Remettre au centre l’humain
Marleine, mère de famille, s’offusque de l’attitude de certains jeunes adultes qui désirent s’octroyer un train de vie luxueux sans consentir à des efforts et sans coopérer avec le goût du travail bien fait. « Je pense qu’il est important de nourrir des rêves, car sans rêves, on ne peut pas réaliser de grandes ambitions. Malheureusement, cette aspiration cède la place à des raccourcis. Il va falloir donc comprendre les raisons d’une telle désaffection des valeurs humaines et qui finissent par privilégier la valeur de l’argent sur la valeur de la personne et celle de sa communauté » se plaint-t-elle. Pour Quentin, il serait important de situer les raisons dans le domaine de l’éducation en famille et à l’école.
« Il va falloir introduire l’enseignement de valeurs humaines fortes dans le système de l’éducation afin d’éviter de ne former que la tête. Ce système a fait ses preuves et, au regard des différentes crises secouant des pays en Afrique comme ailleurs, il urge de conclure que toutes ces crises sont d’abord et avant tout des crises de la personne » avance le sexagénaire. Pour ce dernier, il faut d’abord former « l’Homme » dans le patriote et lui apprendre à privilégier le bien de la communauté sur son bien individuel. Il s’agit, selon lui, de la vraie révolution humaine afin d’éviter de déshabiller la corruption pour habiller la gabégie.
Lionel Azelokonon