La nomination d’un évêque, régie par le droit canonique, est l’aboutissement d’un long processus. Les Maux de ma foi s’y intéresse avec le Père Anaclet Lisboa, prêtre béninois.
La confidentialité du processus
C’est l’une des missions du Nonce Apostolique, l’ambassadeur du Pape près d’un pays, que de consulter et de proposer au Pape ce que le Droit de l’Eglise appelle une » terna « . C’est, selon les explications du Père Anaclet Lisboa, consultant à Les Maux de ma foi, une listede trois noms des prêtres pressentis pour assumer cette charge de la charité. Cela demande de prendre donc en compte les enjeux du diocèse à pourvoir et le profil des personnes qui pourrait y correspondre selon les dispositions du Canon 378 du Droit canonique en vigueur dans l’Eglise catholique, explique-t-il.
» Le Canon 377 prévoit également d’autres dispositions, notamment, dans le domaine de l’établissement de la liste du ternaire » remarque-t-il. Les dispositions prévoient surtout des modalités des travaux qui se font en amont à la terna. La notion juridique de » sub secreto pontificio » ( le secret pontifical) est aussi requise pour garder l’exigence de la confidentialité du processus.
Une terna envoyée à la Congrégation pour les évêques à Rome
Le magazine français le Pèlerin publiait en 2017 les dispositions par lesquelles cette terna est transmise à Rome. Selon des spécialistes consultés, la » terna » est envoyée au Préfet de la Congrégation pour les évêques à Rome. Selon ces spécialistes, la Congrégation pour les évêques dispose d’informations suffisantes à partir des éléments transmis pour apprécier. Après quoi, les membres de ce service du Pape procèdent à un vote.
» Une fois approuvée par la Congrégation pour les évêques, la terna est transmise au pape. C’est lui qui a le dernier mot : « Le pape n’est pas tenu de choisir un nom dans la terna, rappelle le P.ère Burgun, prêtre français. Mais, dans un certain nombre de pays, il ne connait pas les personnes ni la situation des diocèses et il fait donc confiance à ses services. » révèle le Pèlerin. Puis, après le choix du Pape, l »information redescend au Nonce apostolique via la Congrégation pour les évêques. Celui-ci, précise le père Burgun, en informe l’intéressé qui est libre d’accepter comme de refuser. Et dans ce cas, le processus recommence. Selon le père Anaclet Lisboa, dans certains pays , le gouvernement est informé du choix. » Dernière étape : le pape signe une « bulle pontificale de nomination », et la nomination est officialisée par le diocèse concerné » precise le père Burgun dans le Pèlerin-Magazine.
Lionel Azelokonon