Le jeune baptisé est invité à offrir une dîme de son temps. L’image d’une dime suppose, dans les Saintes Écritures, le dixième d’un revenu que l’on offre à Dieu par reconnaissance pour ses bienfaits dans une vie et surtout par amour. Lorsque celle-ci est appliquée à l’engagement du baptisé dans l’Église, elle prend une dimension de charité plus vive. C’est, du reste, l’avis de Matevi Habib Augustin Sossou, sociologue et ingénieur de formation et spécialiste invité dans le magazine interactif Spécial jeune de Les Maux de ma foi sur les ondes de Radio Immaculée Conception, radiodiffusion catholique ( Bénin) animée par Ulrich Bidossessi Cofjo de Les Maux de ma foi.
Le » Je n’ai pas le temps… »
Les invités de Spécial jeune du 29 mars 2023 sont partis d’un constat structurel. Il s’agit de la difficulté pour certains jeunes chrétiens de concilier à la fois vie professionnelle et engagement ecclésial. La rengaine semble être connue. C’est celle selon laquelle le jeune baptisé estime, une fois jeté dans les méandres de la vie professionnelle, qu’il n’a pas une disponibilité matérielle suffisante pour s’engager dans un groupe, mouvement et association dans sa communauté paroissiale. Pour Marius Anel Houngue, invité de cette édition de Special Jeune de Les Maux de ma foi, c’est une formule souvent stéréotypée qui passe en boucle sur les lèvres de certains jeunes baptisés et qui consiste à dire » Je n’ai pas le temps… C’est le boulot ».
En décryptant ce cliché tout fait, Marius Anel Houngue, ingénieur agronome de formation, s’aperçoit qu’il s’agi, dans le fond, moins d’une pression du temps d’activités professionnelles que de méthodologie. Comment organiser son temps ? On ne s’abstient pas de vaquer a des occupations incomprescibles comme, par exemple, le fait de répondre à des besoins physiologiques ou bien de prendre soin de soi. Cela, on aime. » Et pourtant, on ne prétexte pas d’une indisponibilité de son temps pour s’y dérober, car cela est prioritaire » avance-t-il. Pour ce jeune lecteur ( sic membre d’un groupe de lecteurs catholiques assurant le service de la proclamation de la Parole de Dieu au cours d’une célébration liturgique ) l’initiative d’un engagement dans sa communauté paroissiale n’est pas forcément gratifiante au sens d’une immédiateté numéraire comme on gagnerait d’argent dans une boîte. » La joie de l’épanouissement, la possibilité d’un soutien spirituel voire matériel, le renforcement d’un cheminement intérieur ou spirituel… » sont bien plus profonds et féconds que le simple intérêt immédiat ou matériel.
Le problème est plus profond…
La question de l’engagement ecclésial du baptisé dans sa communauté relève essentiellement d’une expérience de rencontre avec Dieu. » Ce n’est donc pas une question de simple conviction ou volonté, mais de témoignage d’une rencontre avec Jésus » souligne Matevi Habib Augustin Sossou. Pour lui, c’est une erreur de situer la tiédeur paralysant l’elan de la volonté sur un autre plan. Lorsque le chrétien est saisi par l’Amour du Christ, il court tout droit vers le but » ( Ph 3, 14) a ajouté paraphrasant saint Paul celui qui, lui-même, est membre d’une association dans l’église.
Pour Matevi Habib Augustin Sossou, il revient à la famille , en tant qu’Eglise domestique, de travailler à la notion du service et de l’engagement du jeune baptisé dans sa communauté paroissiale. » C’est déjà en famille que cela s’apprend » soutient-il avant d’exhorter à une gestion méthodologique de son temps matériel. » C’est important de savoir gérer son temps, et de donner une dîme de son engagement à Dieu par amour pour le Seigneur » a-t-il renchéri.
Lione Azelokonon