“ La signation d’un doigt est directement issue de la Tradition de l’Ancien Testament tel qu’elle est évoquée dans le livre d’Ezéchiel, ( Ez 9, 4-6). Le Seigneur dit : Passe à travers la ville, à travers Jérusalem, et marque d’une croix au front ceux qui gémissent et qui se lamentent sur toutes les abominations qu’on y commet. » explique le père Théodore Agbozo, prêtre du diocèse de Cotonou au Bénin. La croix tracée le plus souvent sur le front avec le pouce au baptême correspond au signe décrit par Tertullien qui apparait d’usage répandu dès le iiie siècle. Celle-ci se référant au bois du supplice, par lequel, le Christ est devenu victorieux de la mort, la croix marque ainsi l’ identité du chrétien, précisent les spécialistes.
Le signe de la croix dans le rituel de l’initiation chrétienne
Pour les chrétiens, le plus grand signe que Dieu les aime est le don de la vie de Jésus Christ sur la croix. « Cette croix est pour nous fondement de notre identité » explique Cléopâtre Degnimon, catéchiste. L’étape liturgique de la remise de croix a donc généralement lieu pour le jeune catéchumène qui demande le baptême lors de la première année de la catéchèse d’initiation chrétienne.
« C’est aussi un signe qui révèle le désir du baptisé de marcher à la suite du Christ, mort et ressuscité », rappelle le Père Théodore Agbozo. Le signe de la croix est ainsi présent au début et à la fin de la célébration eucharistique. Il fait aussi référence à deux réalités : D’une part, le bois sur lequel Jésus a été crucifié, et d’autre part, la passion du Christ, mort et Ressuscité. « Le port de la croix au cou par un baptisé n’est donc pas un simple décoratif, c’est même un sacramental, c’est-à-dire un objet de piété qui, béni par le prêtre et utilisé avec foi et prière, dispose l’âme à recevoir la grâce que produisent les sacrements, soit en écartant un obstacle comme le démon, soit en disposant le fidèle à accomplir et à recevoir les sacrements » expliquent des théologiens.
La croix au cou épargnerait-elle contre tout malheur ?
Selon l’Abbé Joli Aimé A. AHOUANSOU, diacre en stage à l’Institut pontifical Jean-Paul II à Cotonou au Bénin, “la croix est avant tout, un signe d’appartenance à la foi catholique. De cette manière, on répond au Maître qui ordonne que chacun prenne sa croix et le suive. Considérer la croix comme un talisman offre au fidèle le risque de tomber dans le piège du fétichisme.”, avec la possibilité d’isoler la croix de son contexte de foi, d’espérance et de charité.
Dans ses messages de soutien et d’éclairage dans le contexte de la pandémie de la Covid-19, le pape François confie que « Dans tant de situations de souffrance, en particulier quand ceux qui les endurent sont des personnes, des familles et des populations déjà éprouvées par la pauvreté, les catastrophes ou les conflits, la Croix du Christ est comme un phare qui indique le port aux navires qui sont encore au large, dans la mer en tempête. ». Le saint Père va plus loin en ajoutant que « La Croix du Christ est le signe de l’espérance qui ne déçoit pas ».
Sillas Paterne KOUGBLENOU