« Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. »
Il existe une notion de correction fraternelle qui est inspirée par la charité.
Il faut distinguer cette démarche de reproches non bienveillants.
Tout autre esprit, en dehors de la charité, fait basculer une telle démarche dans de l’orgueil.
Le Seigneur ne se situe pas à ce niveau.
Il est dans la démarche d’une réconciliation qui passe par le dialogue entre deux frères égaux en dignité.
« Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. »
C’est ainsi que le pardon mutuel est possible.
Le pardon mutuel part du principe que nul n,’est parfait et que la paix n’avaient que dans un dialogue dépassionné, vrai et sincère.
La force d’une telle démarche vient d’un coeur ouvert sur la conscience que l’on est soi-même un pécheur pardonné à chaque célébration du sacrement de guérison ou de pénitence.
A terme, c’est l’urgence de la conversion ( guérison) du cœur malade et compliqué.
» S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain. »
Le païen, c’est précisément celui qui ne connait pas Dieu .
Mais le sens du mot est plus fort lorsqu’il se réfère à l’expérience de la souffrance d’un cœur qui pense recouvrer la guérison dans le refus du pardon.
Il y a cette possibilité de se refuser avec la grâce de Dieu d’enfermer l’autre dans son histoire.
La démarche du pardon devient un don que le Seigneur accorde.
Il l’accorde au pauvre en esprit.
Il l’accorde à celui qui se sait fragile et vulnérable et ne regarde pas le frère de haut.
Seigneur, apprends-nous la juste mesure de nos jours.
Père Serge Martin Ainadou