A travers les réseaux sociaux, nombreux sont les jeunes qui s’interrogent non seulement sur l’origine de ce virus, mais également sur l’allure de propagation qu’il prend, au point de provoquer des mesures de prévention très fortes. Celle-ci n’épargnent pas les chrétiens, se trouvant, du coup, dans l’empêchement temporaire de participer à l’Eucharistie.
Cette crise sanitaire renvoie l’homme à ses responsabilités
Pour certains, c’est une première cette mesure. « De mémoire, je n’ai pas encore vécu une situation pareille m’empêchant de participer à la messe » partage Bertrand. Comme certains de ses amis, il a appris que, en raison de certaines mesures de prévention contre la pandémie du covid-19, il ne pourra pas « jusqu’à nouvel ordre » animer la catéchèse ni participer à l’Eucharistie. C’est une décision de plusieurs Conférences Épiscopales sur le continent africain. La plus récente, est celle de la Conférence Épiscopale du Bénin.
Mais au-delà de ces mesures préventives, jugées nécessaires pour « endiguer » le phénomène, certains jeunes s’interrogent sur le sens exact de cette pandémie à la lumière de la foi et de la raison. Pour Nicole, cette crise sanitaire mondiale serait un message du Seigneur qui renvoie l’Homme à ses responsabilités face à la gestion de ses libertés . Honorat, tout en partageant ce point de vue, semble aller plus loin. Selon ce jeune employeur dans une structure de la place, « le covid-19 apparaît comme une sanction divine contre l’Homme qui se prend pour le centre de la terre ».
De la communion spirituelle à l’expérience d’une soif du Corps du Christ
Selon le Père Serge Martin Ainadou, citant le prophète Ézéchiel, Dieu ne prend pas plaisir à la mort du pécheur, mais il veut qu’il se convertisse. ( Ez 18,32). C’est donc une erreur de penser que la pandémie du covid-19 serait un signe du châtiment divin contre l’Homme, conclut-il. En revanche, « il est essentiel de tirer leçons de tout ce qui nous arrive et d’en faire la lecture à la lumière de la Parole de Dieu ».
A ce sujet, le Père Serge Martin Ainadou évoque la Bonté de Dieu envers l’Homme qui s’égare parfois loin de lui. « Mais si Dieu est bon, pourquoi ne pas alors permettre un miracle ? » s’ interrogent certains jeunes. « Un miracle n’est pas de la magie », rappellent certains théologiens. Pour le Père Serge Martin Ainadou, « un miracle est un signe de l’amour de Dieu qui nous rassure dans nos épreuves et nous rejoint dans nos souffrances. »
Le fait même que Dieu nous invite constamment par Sa Parole de choisir la vie et de rejeter la mort est un signe de son amour, donc un miracle, selon certains spécialistes. « Il nous faudra alors, pendant ce temps de désert, demander à Dieu la grâce de l’humilité et de la charité, deux vertus essentielles à la communion spirituelle au Corps mystique du Christ, pour faire véritablement l’expérience de la soif du Corps du Christ, sans qui notre vie tombe en ruine » conclut le Père Serge Martin Ainadou.
Lionel Azelokonon